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Le Blog de James D. Chabert
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  • De 1973 à 1998 que s'est il passé? Et en dehors de S.L.A.A.C (depuis 1999) et du S.Y.M.P.A (depuis 2004)? James D. Chabert est fils de commerçants (épicier), ses 1er pas dans la vie active ont été fait en usine durant 5 ans. Agnostique, voyageur...
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Le Blog de James D. Chabert
11 mai 2014

Portrait de Mel Gibson

mel_gibson_reference

 

Parce que c'est mon acteur préféré et quitte à me faire passer pour un ringard, un looser voire un doux illuminé...Oui, je me sens lui dans bien des domaines, de son jeu de comédien tant au niveau des films ou dans ses attitudes dans la vie de tous les jours...

 

(source: http://www.lefigaro.fr/cinema/2013/08/02/03002-20130802ARTFIG00315-mel-gibson-hors-de-controle.php)

PORTRAIT - Ils ont marqué notre époque par leur liberté d'esprit et leur comportement décalé ou provocateur. A tel point que leurs contemporains ne savent plus s'il faut les détester ou les aduler. Ce sont les iconoclastes. Cette semaine, place à l'un des plus sulfureux personnages du cinéma américain.

On le sait: tel le dieu Saturne, Hollywood aime à dévorer ses propres enfants. En une dizaine d'années, Mel ­Gibson est passé, selon l'expression anglo-saxonne consacrée, du héros au zéro. Au tout début des ­années 2000, il encaissait des cachets record de 25 millions de dollars par film. Avec deux franchises phares à son actif en tant qu'acteur, Mad Max et L'Arme fatale, une carrière naissante de cinéaste encensé par le public comme par ses pairs (la fresque épique Braveheart, son deuxième film, a ­récolté cinq oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur), une popularité intacte auprès de tous les publics (les femmes, les hommes, les enfants…) et un mariage long et fructueux avec sa femme Robyn (vingt ans de vie commune et sept enfants), Mel Gibson fut deux décennies durant une des superstars hollywoodiennes les plus enviées de son époque. Tout cela est désormais du passé: aujourd'hui, Gibson ne semble même plus faire partie du paysage cinématographique américain. Le milieu a fait de lui avec une rapidité foudroyante l'homme à abattre. Et, de fait, l'a abattu.

Né en 1956 dans une petite ville de l'Etat de New York, l'acteur est élevé au sein d'une famille nombreuse - 11 enfants - dominée par la figure patriarcale de Hutton Gibson. Celui-ci, refusant d'approuver la guerre du Vietnam et d'y envoyer ses garçons, emmène toute sa famille vivre en Australie, loin de la décadence qui, selon lui, gangrène sa patrie. Là, il élève sa progéniture dans la foi catholique, et plus particulièrement dans celle de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, en rupture avec Rome depuis le concile Vatican II. Le petit Mel grandit donc entre tradition et sédition, dans une famille conservatrice qui n'en a pas moins rejeté son pays d'origine ainsi que l'autorité ecclésiastique qui représentait sa foi. Dès l'adolescence, il développe une personnalité torturée et un penchant pour la boisson. Après avoir travaillé comme ouvrier, il s'oriente vers le métier de comédien et devient ­soudainement une star du cinéma australien à la fin des années 70 avec le triomphe du mythique Mad Max, road-movie post-apocalyptique ultraviolent qui va lui assurer une renommée internationale. Y incarnant un flic futuriste désirant venger la mort de sa femme et de son enfant tués par des pirates de la route, Gibson y montre déjà un goût prononcé pour les rôles extrêmes, la violence et la vengeance. Et surtout pour les personnages à la fois libres et habités par une pulsion de mort, des têtes brûlées constamment en décalage, voire en opposition, avec leur environnement. Qu'il s'agisse du journaliste risque-tout de L'Année de tous les dangers, de l'officier mutin du Bounty ou du flic suicidaire de L'Arme fatale, toutes ses prestations suivantes seront marquées de ce sceau-là, imposant l'image d'une star à part et peu encline au glamour politiquement correct qu'aurait pu induire son physique de mannequin.

Alors qu'il surfe sur les sommets du box-office, au milieu des années 90, il crée sa propre société de production, baptisée Icon, dont le logo est le détail d'une icône religieuse. On est alors en plein dans les années Bill Clinton et le Tout-Hollywood est en train de passer du côté du Parti démocrate. Pas lui. Même s'il se garde de soutenir le Parti républicain, ses déclarations sur la peine de mort, sur les homosexuels ou sur l'avortement font régulièrement scandale. Beaucoup de gens stigmatisent ses opinions politiquement incorrectes, mais, selon ses amis les plus proches, ces paroles relèvent souvent de la pure provocation. Adepte des blagues ­potaches les plus scatologiques et des sorties les plus incongrues, Gibson aime mettre les gens mal à l'aise. Il sait pourtant redevenir sérieux lorsqu'il envisage de devenir réalisateur.

Entre 1993 et 2006, il met en scène quatre films. Quatre œuvres à la fois spectaculaires et personnelles, portées vers l'innovation et les défis narratifs. Si son premier film, L'Homme sans visage - un petit drame psychologique sur la condition de paria d'un homme défiguré - est avant tout conçu comme un galop d'essai, il surprend tout le monde avec Braveheart, impressionnant biopic de William Wallace, héros et martyr de l'indépendance écossaise qui fédéra les clans de son pays contre l'oppresseur anglais au XIIIe siècle. Déployant un sens du spectacle visuel peu courant (ses scènes de bataille feront école par la suite - voir Le Seigneur des anneaux), le film est un énorme succès et vaut à Gibson l'oscar du meilleur réalisateur, lui qui n'avait jamais été nominé en tant qu'acteur. Jusqu'ici tout va bien. Mais, au début des années 2000, lorsque Mel Gibson le catholique traditionaliste annonce que son prochain film racontera les dernières heures de la vie du Christ, Hollywood s'inquiète du potentiel scandaleux d'un tel ­sujet entre les mains d'une forte tête. Craintes confirmées quand il révèle qu'il ne jouera pas dans le film, que celui-ci sera ­extrêmement violent, décrivant dans les moindres détails les tortures et supplices infligés au Christ, et que les dialogues ­seront en araméen! Pour les producteurs qu'il rencontre afin de financer son film, le projet est non seulement antipathique, mais, plus grave, ressemble à un véritable suicide commercial. Les portes se fermant les unes après les autres, Gibson joue à quitte ou double et sort les 30 millions de dollars de budget de sa propre poche. Hollywood ne lui pardonne pas son entêtement. Avant la sortie du film, les échotiers se répandent en rumeurs alarmistes, prédisant à la star qu'aucun spectateur ne se ­déplacera pour voir un film en langue morte. Quelques mois plus tard, La Passion du Christ triomphe dans le monde entier, engrangeant plus de 600 millions de dollars de ­recettes et devenant l'un des films les plus rentables de l'année 2004. Mais entre-temps, une autre polémique a fait surface.

Avant même que le film soit tourné, son scénario est taxé d'antisémitisme par certaines organisations juives, notamment à cause de sa manière de stigmatiser les prêtres du sanhédrin. Certains dignitaires juifs auront beau disculper Gibson de ces accusations, en arguant que de nombreux autres personnages juifs du film sont ­dépeints avec bienveillance, rien n'y fait. Même si deux autres stars réalisateurs aussi respectables que Kevin Costner et Clint Eastwood lui disent publiquement leur respect pour avoir réussi à concrétiser son film sans l'aide du système, Mel Gibson sent désormais le soufre à Hollywood. Pas de quoi stopper «Mad Mel», qui part tourner au Mexique un nouveau défi: Apocalypto, l'histoire d'une chasse à l'homme sur fond de civilisation maya déclinante, avec des personnages qui s'expriment en maya yucatèque. Le tournage, très long et très difficile, le retient loin des siens durant neuf mois. Au moment précis où son couple bat de l'aile. Robyn, épouse discrète qui a élevé leurs sept enfants avec une abnégation rare, lui a beaucoup passé au cours de leur mariage, notamment les beuveries et les coups d'éclat médiatiques qui ont terni son image. Diagnostiqué maniaco-dépressif et bipolaire, Mel Gibson n'est pas le mari le plus facile à vivre qui soit. Le 28 juillet 2006, l'acteur commet le faux pas de trop. Arrêté complètement ivre au volant de sa voiture, il se laisse aller à une véritable explosion de colère s'achevant sur ces mots: «Putains de Juifs… Les Juifs sont responsables de toutes les guerres dans le monde.» Malgré des excuses publiques, la promesse de soigner son alcoolisme et une condamnation à trois ans de probation, le sort de Gibson à Hollywood est réglé. Des patrons de studio appellent au boycott pur et simple de l'acteur, tandis que d'autres personnalités du monde du cinéma l'insultent publiquement. Dès le lendemain de l'incident, Mel et Robyn se séparent. Cette dernière attendra néanmoins trois ans pour demander le divorce, après la publication dans la presse d'une photo sur laquelle son futur ex-mari enlace la pianiste russe Oksana Grigorieva. Les deux amants vont ­vivre une romance brève mais intense qui se soldera par une petite fille, le huitième enfant de Mel Gibson, et une rupture catastrophique. A l'été 2010, alors que le couple est en train de se déchirer et que l'acteur est accusé de maltraitance, Oksana enregistre puis rend publique une conversation téléphonique dans laquelle un Mel Gibson hystérique l'abreuve d'insultes, de menaces physiques, de propos racistes et sexistes (l'enregistrement est sur internet). ­Extrait: «Tu ressembles à une foutue pute en chaleur et si tu te fais violer par une bande de ­nègres, ça sera de ta faute!» Cette fois-ci, c'en est trop. Hollywood lâche totalement celui qui, dix ans auparavant, était encore une de ses plus grandes stars.

Dans la foulée du scandale, la chaîne de télé ABC annule une série qu'elle développait avec Mel Gibson, tandis que Leonardo DiCaprio se retire du futur projet du réalisateur, un film de Vikings dont il devait être la tête d'affiche. A l'annonce de sa participation au film Very Bad Trip 2, l'acteur comique Zach Galifianakis, révélation du premier volet, menace de ne pas tourner s'il doit donner la réplique à Gibson, qui est finalement remercié par les producteurs. Du côté de sa vie privée, cela ne s'arrange guère: en décembre 2011, Robyn obtient le divorce et la moitié de la fortune de son ex-mari, soit 400 millions de dollars (un ­record dans l'histoire de Hollywood). La star fait son retour sur les écrans en tant qu'acteur, mais ses deux nouveaux films, le ­thriller Hors de contrôle et la comédie dramatique Le Complexe du castor, sont des échecs cinglants. Comble du comble, le film suivant, un thriller tourné au Mexique et baptisé Kill the Gringo, sortira directement en vidéo, ravalant ainsi la star au rang d'un vulgaire Steven Seagal.

Malgré tout, il reste quelques personnalités fidèles à Mel Gibson dans le milieu, de vrais amis aux opinions politiques bien souvent diamétralement opposées, comme Jodie Foster, Danny Glover ou ­Robert Downey Jr, qui continuent de le soutenir et de militer pour sa réintégration au sein de Hollywood. Une chose est sûre: Gibson l'insoumis, le maverick, le cavalier solitaire, ne viendra pas quémander son pardon. Jodie Foster le dit très bien: «Une des choses que je respecte le plus chez Mel, c'est qu'il ne se vend pas. Il ne va pas chez Oprah Winfrey toutes les cinq minutes pour raconter sa vie. Il n'est pas continuellement en train de s'excuser ou de mettre en avant ses cures de désintoxication. Du coup, il y a forcément beaucoup de choses à son sujet que vous ne connaissez pas.»

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