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Le Blog de James D. Chabert
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  • De 1973 à 1998 que s'est il passé? Et en dehors de S.L.A.A.C (depuis 1999) et du S.Y.M.P.A (depuis 2004)? James D. Chabert est fils de commerçants (épicier), ses 1er pas dans la vie active ont été fait en usine durant 5 ans. Agnostique, voyageur...
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Le Blog de James D. Chabert
11 novembre 2015

Alors, je suis sapiosexuel

Sapiosexualité : quand l'intelligence les met en transe
Par Mylène Bertaux | Le 13 août 2015

 

Ils sont une minorité méconnue et discrète dans le monde des préférences sexuelles. Quand près de deux tiers des hommes et des femmes disent être séduits en priorité par le charme ou le physique chez leur partenaire, les sapiosexuels, eux, sont irrésistiblement attirés par l'intelligence. Mieux, elle les excite. Difficiles à repérer, il se reconnaissent pourtant entre eux.

Adrien est développeur web. Comme d’autres à 35 ans, il a eu un certain nombre de conquêtes. Avec un point commun : « leur capacité de déduction et leur manière d’être au monde », explique-t-il sans ciller. Rien que ça. Car s’il est « évidemment attiré par les filles jolies », elles le laissent complètement froid si elles n’ont pas un « niveau d'abstraction suffisant lors d’une discussion ». Rien d’anormal, Adrien est sapiosexuel.

Comme son nom ne l’indique pas forcément, la sapiosexualité n’a rien à voir avec une maladie mentale. Néologisme forgé de “sapiens”, l’intelligence en latin (comme dans homo sapiens), ce mot désigne les personnes attirées sexuellement par les athlètes des neurones. lls sont de plus en plus nombreux à se reconnaître dans cette tendance qui s'est peu à peu formalisée sur les forums de sites de rencontres au début des années 2000. A tel point que la Rolls des sites de rencontres américain OkCupif en a fait une case à cocher à par entière dans les critères de sélection, à côté de « pansexuel » et « homoflexible ».

Un peu à la manière des hipsters, dont la qualité intrinsèque est de nier faire partie du sociostyle pour y appartenir, les sapiosexuels ne revendiquent pas haut et fort leur préférence sexuelle. Ils s'y reconnaissent mais ont peur d'être catalogués. « Il n'y a vraiment rien d'intello ou d'élitiste là-dedans ! » Pascaline anticipe les critiques : « rien à voir avec du mépris social. D'ailleurs, peu importe d'où vient le garçon ou ce qu'il fait dans la vie. Je suis juste attirée par son intelligence. C'est une fascination pas un choix. Et franchement, je ne comprends pas les critères de mes amies. Les garçons qu'elles trouvent beaux me laissent complètement de marbre. »

Quand le QI devient sexy

Pour Chantal Bachelet-Pruneau, psychologue et sexologue, «pour certaines personnes, l’intellect peut être tout aussi érotique que le physique». Mais si la reconnaissance d’une intelligence cognitive fulgurante chez l’autre est importante, elle n’est pas suffisante. « C’est surtout dans l’intelligence émotionnelle et dans l’effort à transmettre que va se nouer la relation. C’est une symbiose entre l’esprit, le corps et le coeur. L’un des trois n’est pas suffisant, il doit quand même y avoir un désir physique qui prévaut ». Adrien parle même d’instant mystique pour évoquer cette symbiose. « Sur une joute verbale, une fille moyenne peut devenir instantanément belle et désirable à mes yeux. C’est un instant unique. Ça la transcende entièrement. Ça la transforme physiquement.» Idem pour Pascaline. Quand elle a rencontré Nicolas, musicologue spécialisé dans la musique du 19ème siècle, elle a d'abord tiqué sur son physique mais au moment où il a ouvert la bouche, captivée par ses connaissances, par sa passion et subjuguée par son aura, elle a complètement craqué.

Cette intensité ressentie dans le moment de la rencontre cristallise d’ailleurs souvent dans des relations fusionnelles très fortes où la stimulation intellectuelle mutuelle va cimenter le désir. Fusion plutôt prévisible pour Chantal Bachelet-Pruneau qui voit dans le choix d’un partenaire sapiosexuel le moyen de combler un manque de sécurité arrivé dans l’enfance ou au cour de l’adolescence (notamment si l’un des deux parents a été absent). Pascaline évoque elle une « reconnaissance, un effet de miroir qui fait que l'on se reconnaît en l'autre. A chaque instant, on a quelque chose à s'apporter sur des domaines différents. C'est un enrichissement mutuel permanent ».

Tu les aimes mes hémisphères ?

Quand on leur demande si se faire caresser les neurones dans le sens des synapses peut remplacer l’acte sexuel, c’est un non retentissant. Au contraire, clament les sapiosexuels ! Caresses cérébrales, oui, mais pas au point de remplacer un vrai corps à corps. Pour Adrien, « l’émulation verbale peut être un préliminaire, et s'avère très érogène, mais la curiosité intellectuelle est aussi un levier pour expérimenter d’autres choses sous la couette ». Il a d’ailleurs remarqué « plus de curiosité et d’exotisme » de la part de ses amantes athlètes de la pensée. On est loin du cliché de la jouissance purement psychique des amants se lisant de la poésie au lit.

Vers une hyper segmentation de la sexualité ?

Si l’attirance pour l’intelligence existe depuis toujours, elle se voit soudain nommée et exaltée par l’hyper segmentation de la sexualité. L'avènement des sites de rencontres – et plus récemment des sites hyper-spécialisés - offre à chacun l’opportunité de définir son comportement à la carte et de mettre ses préférences sexuelles au menu en fonction de la situation et des envies. A quand un « sapio-Tinder » ?

 

 

http://madame.lefigaro.fr/bien-etre/sapiosexualite-quand-lintelligence-mene-la-danse-du-desir-130815-97759#xtor=AL-155-[facebook]

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